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lit et ratures

7 novembre 2010

LA PLUME

« Elle est resplendissante dans son uniforme » pensa-t-il quand elle lui demanda sa commande. Après cinq minutes de silence, elle lui reposa la question et il répondit d’une voix troublée qu’il voulait un menu avec Hamburger et frites. Il l’observa préparé son repas avec ravissement.

En savourant sa nourriture, le jeune homme ne pouvait quitter des yeux cette fille qui l’avait servi. Avant de finir son repas et de devoir partir, Il avait entendu par les interpellations de ses collègues, le nom de la serveuse, Hélène Becque. Il croyait l’oublier très vite.

Les mois passèrent mais le garçon ne pu l’oublier. Il ne comprenait pas pourquoi elle hantait ses rêves et ses pensées. Comme le souvenir de cette fille ne le quittait jamais, Il eut une idée aberrante. Il lui enverra une lettre à la date anniversaire de sa rencontre et chaque année tant qu’il ne l’aura pas oublié.

Hélène rentra chez elle après une journée de fac et comme à son habitude, elle pris la laisse de son chien et l’emmena faire un tour. Pendant la balade, elle repensait à sa journée. Toutes ses copines avaient reçu un cadeau de leurs copains mais elle, célibataire oblige, personne n’y avait pensée, encore une saint valentin toute seule. Elle ne s’apitoyait pas sur son sort mais cela la rendait tout de même triste. Elle se surprit à rêver d’un garçon  qui l’aurait aimée en secret et qui lui aurait offert des cadeaux sans oser se présenter devant elle.

En rentrant chez elle, après la promenade avec son chien, elle prit le courrier dans la boîte aux lettres machinalement comme à chaque fois. Une lettre lui été adressée. Elle l’ouvrit.

Chacun des mots lus étaient comme une caresse ou un baiser doux dans le cou. Mais la signature anonyme à la fin de la lettre eut l’impact d’un coup atroce dans le cœur comme si la lettre entière se volatilisait ou perdait tout son charme. Quel individu sournois avait pu lui faire une plaisanterie aussi puérile car évidemment, pour elle, ce ne pouvait être que cela. L’individu se manifesterait demain sans aucun doute.

Après une nuit à penser à la meilleur façon de faire payer la farce au coupable, elle alla à la fac bien déterminer à réagir au quart de tour mais personne ne se manifesta. Pas une seul allusion ni moquerie au sujet de la lettre. Peut-être c’était-elle trompée ? Peut-être la lettre avait t’elle était écrite par un véritable amoureux anonyme.

De retour chez elle, elle relut la lettre en essayant de reconnaître l’écriture manuscrite et se concentra sur la signature. L’écriture de la signature était particulièrement appliquée et Hélène remarqua sous le mot « anonyme » un groupe de mot écrit en tout petit « ensorcelé par votre beauté ». Mais malgré la particularité de la signature, elle ne reconnut aucun indice lui permettant d’identifier l’auteur de cette lettre. Elle finit par se dire que si cette lettre exprimait les sentiments sincères d’un garçon, celui-ci se montrerait bien un jour et si ce n’était qu’une farce, le responsable était un idiot et il ne méritait pas autant d’attention.

Malgré son attente, personne ne revendiqua l’écriture de la lettre d’amour et au bout de quelque mois, elle avait laissé tomber l’espoir d’en découvrir l’auteur.

A la Saint-Valentin de l’année suivante, Hélène reçut une autre lettre avec une signature identique. Les vers étaient tout aussi magnifiques que ceux de la lettre précédente. Ses connaissances avaient changé depuis l’année dernière donc elle repris contact avec ses anciens amis et anciens camarades pour identifier l’écrivain. Sans succès. Malgré l’échec de sa recherche, cette initiative eut pour effet de ressouder des liens d’amitiés.

Une troisième lettre lui fut envoyée à la troisième Saint-Valentin. Hélène demanda l’aide des services postaux pour retrouver l’individu mystérieux. Ils ne purent que lui indiquer la ville d’envoi. Elle n’y connaissait personne donc ce renseignement lui fut inutile.

Un jour où elle faisait les courses pour la semaine, Hélène se fit aborder par un garçon. En quelques minutes elle fut sous son charme. Il s’appelait Jérôme, il avait son age et était écrivain, il faisait des petits boulots pour vivre et s’adonner à sa passion le reste de son temps.

Au bout de quelques mois, le couple s’installa, ensemble, dans un appartement.

Et à leur première Saint-Valentin, Hélène s’éveillait seul dans leur lit car Jérôme était parti tôt pour un nouveau travail. Quelqu’un sonna à la porte. Hélène ouvrit. C’était Jérôme, à genoux, tendant une lettre pour elle, elle l’ouvrit.

Jérôme la demandait en mariage par cette lettre, mais Hélène crut s’évanouir quand elle reconnut, en bas de la lettre, la signature si caractéristique de son amoureux anonyme.

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